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Dans « Supply Chain Excellence » il n’y a pas « Excel »

Rédigé par Bernard Milian | 20 oct. 2025 11:08:59

Bon, littéralement ce titre est faux, mais fondamentalement cette déclaration est vraie.

Excel est un excellent outil. 

Il est facile d’emploi, flexible, il calcule vite. Avec Power Query il est même devenu un outil d’analyse de données puissant. Fini les infames et risqués « vlookup », place à des transformations structurées. Power Query est de plus une passerelle bienvenue pour aborder Power BI. Ce sont définitivement de belles réalisations de Microsoft.

La facilité d’accès pour chacun (toute entreprise a accès à Excel ou à un équivalent, Google sheet, Libre Office, etc.) a créé dans les entreprises un « shadow IT » - le déploiement de solutions métiers développées par chacun pour répondre à son propre besoin. Le résultat est un embrouillamini de fichiers Excel fragiles et difficiles à maintenir.

Le constat n’est pas nouveau, mais la situation persiste.

Extractions de l’ERP, moulinette maison, mises à jour

Ce n’est pas par plaisir ou par perversité que les utilisateurs – et singulièrement les planificateurs en entreprise – ont déployé un modèle récurrent : on extrait les données de l’ERP, on les travaille dans Excel, on met à jour le système, en général manuellement, parfois avec un automate de saisie.

Ils ont fait ça car c’était le moyen le plus simple et rapide de mettre en œuvre des logiques adaptées à leur réalité. La rigidité de certaines équipes IT n’a pas aidé.

Ne niez pas : vous l’avez probablement déjà fait. Votre entreprise probablement a son lot de fichiers Excel, souvent utilisés pour des missions critiques. Moi-même dans ma carrière en supply chain, j’ai laissé dans mon sillage une pléthore de fichiers Excel (avec macros VBA de préférence), et de bases Access (eh oui, j’ai un certain âge, je n’avouerai que sous la contrainte que mes premiers délits étaient avec Lotus 1-2-3 puis Multiplan) …

Dans une entreprise industrielle de notre connaissance, le pilotage de l’usine – un site de production complexe – repose sur près de 200 feuilles Excel. Les feuilles, hein, on ne parle pas d’onglets, il y en a beaucoup plus ! Cette entreprise a toutefois, de manière remarquable, structuré, nomenclaturé, numéroté ces documents, dans un effort d’organisation afin de faciliter la polyvalence et l’intégration de nouveaux planificateurs.

Curieusement, Excel continu à être promu pour la supply chain

Excel est enrichi en permanence. 

Combien de posts LinkedIn proposent de partager un Excel avec des KPIs, des calculs de stock de sécurité, des algorithmes Python, de la simulation ?...

Curieusement, Excel est aussi l’outil de choix de nombreux cabinets conseil en supply chain et en excellence opérationnelle. Une mission de conseil c’est souvent court – quelques semaines ou quelques mois, pour aider une entreprise à surmonter une crise. Difficile dans ce laps de temps de structurer une solution pérenne. Les consultants, souvent junior mais à la tête bien faite, vont développer un fichier Excel pour aider l’entreprise. A l’issue de la mission de conseil, le fichier va rester temporairement… souvent pour quelques années.

Ceci permettra ensuite de proposer une mission de conseil pour supprimer les fichiers Excel, et lancer un appel d’offre de solutions digitales.

No code, low code et AI – bonnes solutions anti Excel ?

A l’heure de l’IA agentique, et alors que les solutions low code se sont démocratisées, est-ce qu’enfin Excel va laisser la place ?

Rien n’est moins sûr – et il n’est pas nécessairement sûr non plus que le remède soit meilleur que le mal.

Regardons le phénomène en face : les solutions low code permettent une grande personnalisation des outils. A une époque on appelait ça faire des développements spécifiques, et on n’aimait pas ça, car ça créait des fragilités critiques.

La démocratisation de solutions de développement faciles d’accès pour l’utilisateur avancé risque bien de générer une nouvelle vague de foisonnement de solutions ad hoc, dont la logique est peut-être douteuse, et dont le vieillissement risque d’être douloureux.

Des principes solides pour des solutions digitales modernes et structurées

Notre approche est de remplacer cette logique atomisée, disjointe et fragile, par une solution structurée sur la base de principes de pilotage reconnus. Intuiflow est une solution enrichie en permanence de nouvelles fonctionnalités, mais c’est une solution standard. 

La base de code est commune, et les améliorations développées pour un client sont mises à disposition de tous les clients. Il n’y a pas de personnalisation de ce code, car toute personnalisation directe du code est une fragilité. Si des éditeurs vous proposent de personnaliser leur solution pour vous, réfléchissez-y à deux fois.

Est-ce que cette approche interdit les adaptations ? Certainement pas ! Si une adaptation est utile à plusieurs clients, elle est développée pour tous. Si une mise en œuvre nécessite une logique métier très spécifique, il est toujours possible d’interagir avec Intuiflow au travers de solutions low code et d’APIs. Cette approche permet de disposer d’une colonne vertébrale robuste, en prenant soin de garder les adaptations périphériques.