Le monde change vite, les crises se succèdent, les opportunités doivent être saisies rapidement – dans un environnement VUCA les entreprises ont besoin d’agilité, d’adaptation continue et de résilience.
Après ces dernières années de secousses telluriques, il semble que le sujet ne fasse plus débat, au moins dans la communauté supply chain.
Et pourtant, toujours autant d’entreprises mènent des projets ERP.
Vous ne voyez pas le problème ? Laissez-moi vous expliquer.
Mobilisation, glaciation, impact, dommages, convalescence
Tadam, c’est décidé, nous allons changer d’ERP / migrer sous la nouvelle version /T4 Hisabella.
Mobilisation générale !
Le go live est programmé en janvier dans un an. On n’a pas de temps à perdre, on mobilise une équipe projet et on y associe les personnes clés des différentes fonctions. Les consultants sont là, les ateliers d’enchainent, « as is » and « to be » – sachant que le « to be » doit respecter les processus que l‘ERP propose en standard. Ça nous coute déjà suffisamment cher !
Glaciation !
Bien entendu, on gèle tous les projets, en particulier informatiques – c’est la grande glaciation.
On le sait tous, la date de go live n’est pas réaliste, mais on fait comme si… jusqu’à ce qu’on concède à deux mois du go live qu’on va décaler de :
☐ 6 mois
☐ 12 mois
☐ 18 mois,
Cochez la case.
La glaciation continue pendant les prolongations – il y a de nouvelles situations et des processus à adapter ? Faites donc chauffer Excel, la DSI est occupée !
3.2.1… Impact !
Ouche. C’est le go live. Pourquoi est-ce qu’on n’arrive plus à expédier nos produits ?
Dommages collatéraux
Nos équipes sont à cran, nos clients sont sur notre dos, notre taux de service est gravement détérioré, nos retards sont énormes et nos stocks dérivent. Heureusement, nos Excel fonctionnent à plein.
Convalescence
Progressivement, nous retrouvons nos marques, les processus se stabilisent, peut être avons-nous fait appel à des consultants très intelligents qui nous ont permis de réparer ce que nous avons dégradé avec l’aide d’autres consultants très intelligents.
Ouf, on va recommencer à s’intéresser aux clients, à la concurrence, à innover dans nos produits et nos services. Quoi ? Trois ans se sont écoulés et le monde a changé ?
Bien sûr, tout ça est très exagéré, tendancieux, et vous n’avez jamais été témoin de situations analogues, n’est-ce pas ?
L’ERP à l’ère VUCA
Contrairement à la majorité des projets approuvés dans une entreprise, en général on ne mène pas un projet ERP pour obtenir un retour sur investissement, pour améliorer les performances. Changer d’ERP ou de version est un projet contraint. On s’y résout parce qu’il le faut : l’ancienne version n’est plus supportée, on doit harmoniser avec les autres sites de l’entreprise, tous ces écrans texte vert ou ambre ça fait quand même un peu vintage…
Nous sommes aussi incités à mener ces projets par toute une industrie, celle des éditeurs d’ERP, des intégrateurs, des consultants des big four, etc. Il y a tout un écosystème qui nous pousse à considérer ce type de projet comme un investissement inéluctable.
Est-ce que cette démarche est adaptée à notre époque ? Alors qu’on doit s’adapter en permanence à des situations inédites, pouvons-nous continuer à figer pendant plusieurs mois / années nos processus et outils ? Alors que les solutions digitales prolifèrent et évoluent très vite, devons-nous continuer à mettre notre sort entre les mains de systèmes monolithiques et complexes, dont l’évolution est à ce point pénalisante ?
Nos ERPs, et leur processus d’évolution, ne sont-ils tout simplement pas anachroniques et inadaptés au monde actuel ?
Une disruption à venir ?
L’avis qui n’engage que moi est que tôt ou tard de nouveaux acteurs vont bouleverser cette industrie. On commence à voir des ERPs basés sur un écosystème d’apps, des ERP no code qui promettent une évolution en continu. C’est encore marginal mais gageons que le phénomène va s’accélérer. Chaque industrie vit ses ruptures, et peut-être que les ERPs actuels sont à l’aube d’une telle rupture, tant leur inaptitude à l’adaptation les rend anachroniques.
Qui voudrait mettre une pellicule 24×36 dans son smartphone, et l’envoyer développer au labo Kodak dès que les 36 poses sont prises ? (Je suis bien conscient que cette métaphore échappe à nos lecteurs nés après 1990…)
Les géants de l’informatique décentralisée sur le cloud, où l’on consomme via des APIs des services distribués dans un infinité de conteneurs – pour ne pas les nommer AWS, Google ou Microsoft – ont lancé des initiatives massives dans le domaine de la Supply Chain. Voyons ce qui en émergera…
Que pouvons-nous faire dès aujourd’hui ?
La grande force d’un système ERP est de constituer une base de données d’entreprise partagée – et donc d’héberger les données techniques et transactionnelles. Données techniques, stocks, commandes clients et fournisseurs, tout y est de manière structurée et partagée au sein de l’entreprise. C’est le cœur de mission de l’ERP. Avec un peu de finance associé à ces transactions…
Quand il s’agit de décisionnel, de visibilité, les solutions digitales modernes sont beaucoup plus efficaces, évolutives, rapides à mettre en œuvre, adaptables, et bien moins coûteuses.
Déporter le décisionnel, les mécanismes de planification et d’exécution dans une plateforme comme Intuiflow permet de limiter le périmètre de l’ERP à son cœur de métier. Ça simplifie d’autant les changements d’ERP ou les montées de version, car les utilisateurs ne perdent pas leurs outils et leurs repères avant/après. De plus dans un environnement multisite avec des ERPs hétérogènes, tous les sites peuvent partager et faire évoluer les mêmes processus, au travers d’une plateforme commune.
Vous envisagez un projet ERP ? Mmmhh. Parlons-en !