Le concept de tour de contrôle supply chain (control tower) a le vent en poupe… Sans forcément qu’on sache trop bien ce qu’il recouvre. Les mots clés magiques font foison dans ce domaine : digitalisation, advanced analytics, end to end, big data, collaboratif, temps réel, etc. Tout cela est attractif, mais quelle est la réalité derrière les gimmicks ? A quoi sert une control tower ? Est-ce qu’il y a plusieurs types de control tower ? Est-ce que c’est pertinent pour mon entreprise ? Est-ce compliqué à mettre en œuvre ? Combien ça coûte ? Qu’est-ce que ça rapporte ?
Du tracking de transport à la visibilité end to end
La logistique a souvent été à l’origine des premières tours de contrôle, pour des entreprises multinationales. L’objectif premier était de tracer les flux de marchandise intersites, souvent à la jonction entre différents systèmes ERP de l’entreprise, pour garder une visibilité en continu de la situation des conteneurs, des camions, des lots en transit.
Ce premier niveau s’est ensuite affiné pour passer d’un suivi des lots de transport au suivi de leur contenu : les commandes, les code articles et quantités. Et de permettre progressivement non seulement une visualisation mais des prises de décision.
Agréger des systèmes disparates
La vie d’une entreprise est souvent faite d’acquisitions successives, et résulte en la coexistence de multiples systèmes ERP. L’industrie ERP a fait miroiter depuis des décennies la promesse du système d’information unique qui agrège tous les sites et toutes les fonctions de l’entreprise sur une même instance globale. Mais la réalité de la majorité des entreprises n’est pas celle-là.
La démocratisation des technologies cloud a permis l’avènement de nouvelles approches : on établit une plateforme à laquelle on connecte, via web service par exemple, tous les systèmes hétérogènes de l’entreprise : ERP, mais aussi possiblement TMS, WMS, MES – en fonction des besoins.
Ceci permet de disposer en un seul endroit, sur une plateforme commune et collaborative, de la visibilité sur l’ensemble des flux, dans un mode quasi-temps réel – souvent à la journée ou demi-journée pour la gestion des stocks – mais à l’intervalle de quelques minutes si l’on connecte l’atelier ou les centres de distribution sur des flux à délai court.
C’est ce type d’approche que l’on désigne souvent sous le vocable un peu fourretout de « digitalisation de la supply chain »
De la Business Intelligence à l’action
Agréger des données disparates pour alimenter des tableaux de bord, vous me direz, ça n’a rien de nouveau. C’est à ça que nous servent nos systèmes de Business Intelligence – Tableau, QlikView, Power BI et autres SAP Analytics Cloud, tout ça est bien connu et s’est propagé dans la plupart des entreprises.
C’est donc ça une tour de contrôle supply chain ?
Même si les technologies de Business Intelligence sont mises à l’œuvre dans les tours de contrôle, elles n’en sont qu’une des briques constitutives.
Toute entreprise moderne croule sous les données. Des données sont collectées, maintenues, modifiées en permanence. Une bonne partie de ces données est de qualité incertaine. La business intelligence permet d’agréger, de visualiser ces données sous forme de tableaux de bord.
Mais combien d’entreprises génèrent une multitude de tableaux de bords et de KPIs dans lesquels on s’enlise sans traduire ces données en information pour agir ? Combien de ces tableaux de bord portent sur un historique auquel de toute manière on ne peut plus rien ? Qu’en est-il dans votre entreprise ?
Une tour de contrôle pour agir
La tour de contrôle Supply Chain est là pour agir. Pour agir au quotidien, en traduisant les données en information qui conduit à l’action : déclencher une commande d’achat, un ordre de transfert ou de fabrication – accélérer un appro en fonction des priorités – expédier par avion plutôt que par bateau… Démarrer sur la ligne de production ce produit plutôt que celui-là.
Prendre ces décisions, au quotidien, en fonction de la demande réelle à laquelle on est exposé, et avec une vue systémique. Ça veut dire effectivement de déporter vers cette tour de contrôle les décisions autrefois réalisées dans un système ERP, souvent à l’échelle d’un des sites de la supply chain, en étant myope sur la supply chain aval et amont.
Lors de notre conférence utilisateur en France en mai 2022, un de nos clients, entreprise multinationale, a donné une illustration de ceci. Depuis une dizaine d’années cette entreprise a mis en place une démarche de « segmentation des stocks », reposant sur une analyse en fin de mois, sur l’ensemble des sites, de l’évolution de la santé des stocks. Les ruptures, des excédents, les rotations – à base de codes couleurs rouge / jaune / vert / bleu et de visualisation via BI. Ça leur a permis de progresser mais au prix de la mobilisation de beaucoup de ressources, et avec un effet retard frustrant. Pour un supply chain manager de site, expliquer à posteriori au management pourquoi le stock, les délais ou le service ont dérivé, ce n’est le plus gratifiant…
Depuis qu’ils sont passés sur la tour de contrôle Intuiflow les décisions au quotidien sont alignées sur la « segmentation des stocks » et les réelles priorités – ce qui permet à la fois de gagner en efficacité et d’obtenir des résultats en forte progression. Fini les mauvaises excuses de fin de mois…
Automatiser la routine, travailler par exception
Un prérequis pour qu’une tour de contrôle soit efficace soit qu’elle repose sur une modélisation pertinente de la supply chain. Les dimensionnements de stocks cibles, de délais, de rythme de demande, les évaluations de risques alimentent la conception de ce modèle.
En complément on définit les règles de gestion qui permettent d’automatiser la routine. Rien ne sert de se poser en permanence des questions existentielles sur l’ensemble du portefeuille article. Notre expérience est que souvent de l’ordre de 90% des décisions peuvent être automatisées, si notre modèle de fonctionnement est bien réglé. La valeur ajoutée des planificateurs est d’ajuster le modèle, les règles de gestion – et de traiter les exceptions qui demandent véritablement une approche de résolution de problème et une collaboration renforcée des acteurs de la supply chain.
La tour de contrôle étant établie sur la base d’un modèle, de dimensionnements des paramètres et de règles de gestion, elle devient utilisable pour des simulations : que se passerait-il si ceci ou cela ? On va pouvoir ainsi facilement et en continu l’utiliser pour se projeter dans le futur et alimenter le S&OP.
Les bénéfices de la tour de contrôle Demand Driven Intuiflow
Intuiflow rentre clairement dans la catégorie des tours de contrôle : agrégation de systèmes hétérogènes sur une plateforme collaborative cloud, visibilité systémique end to end, automatisation et travail par exception, modélisation des flux et du modèle de réponse à la demande réelle, capacités de simulation.
Par rapport à d’autres technologies de tour de contrôle sur le marché notre approche se distingue de plusieurs manières :
- Nous pensons que pour répondre à un contexte de marché de plus en plus complexe, il ne faut pas ajouter de la complexité à la complexité. Nous militons pour la conception d’un modèle opératoire tiré par la demande réelle permettant des priorités claires. Nos solutions sont épurées, intuitives, pour permettre une prise de décision immédiate.
- Nous sommes convaincus que les prévisions sont utiles mais que la demande réelle diffèrera, et que nous devons donc outiller agilité et résilience au travers de buffers, de pilotage par des points clés, et de prise de décision le plus tard possible (mais pas trop tard…).
- Notre plateforme permet en continu d’outiller un processus S&OP centré sur l’adaptation à un environnement changeant.
- Nous relions en temps réel les décisions dans l’atelier, au pied des machines, avec les priorités end to end.
- Notre plateforme est conçue pour répondre aussi bien et à moindre coût aux besoins des grandes entreprises aussi bien que des PMEs, car la technologie des tours de contrôle doit être mise à la portée de chaque entreprise moderne.