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L’addiction aux prévisions

Par Bernard Milian
Person in a suit sitting at a poker table with their head in their hands appearing frustrated.

Lors des jeux Olympiques de Paris 2024 toutes sortes de pronostics ont été réalisés sur les chances de médailles des différents pays. Certains ont même développé des algorithmes, des modèles prédictifs, qui bien sûr se sont grandement trompés.

De nombreuses compétitions sportives sont scrutées par les bookmakers et font l’objet de paris.

Chaque grande élection fait l’objet d’une myriade de sondages. Européennes, législatives françaises, présidentielle américaine – les instituts de sondage moulinent à fond, facturent grassement leurs services aux médias et aux parties prenantes, sans prendre la responsabilité des écarts souvent significatifs à l’arrivée.

On ne va pas se mentir : les prédictions, on aime ça. C’est même addictif. Nous avons le goût du jeu. De tout temps, les hommes ont consulté des oracles. A chaque minute des traders parient sur des valeurs boursières.

La réalité des épreuves sportives, c’est que chaque athlète va essayer de se dépasser, chaque équipe de jeu collectif va donner son meilleur, et il y aura aussi des impondérables. Le résultat dépendra de tout ça, et est grandement aléatoire.

Dans la compétition commerciale à laquelle font face les entreprises c’est la même chose : les concurrents vont se bagarrer, chacun va jouer sa chance, et il y aura des impondérables.

Dans le monde de la supply chain l’art divinatoire a été élevé au rang de science, faisant l’objet d’investissements technologiques massifs, et d’une attention particulière du management. Statistiques, machine learning, fiabilité des prévisions ont dominé les débats depuis des années, et continuent à faire l’objet d’une attention prépondérante. Des éditeurs de logiciel et cabinets de conseil, à l’instar des instituts de sondage, y font un business lucratif.

Dans le programme d’une conférence supply chain réputée à venir une conférence est consacrée à « Quels sont les avantages d’une amélioration de 1 % de la précision des prévisions ?». Euh. Passer de 70 à 71%, ou même 75% ou – soyons fous – 80%, est-ce que ça va changer le fait qu’en gros une fois sur 5 nos prévisions sont à côté de la plaque, que de nombreux articles ne sont pas prévisibles, et que de toute manière nous avons notre lot de défis du côté de la fiabilité de nos approvisionnements, de nos délais et de nos stocks ? …

Peut être avons-nous un problème de vocabulaire. Des « prévisions », de préférence basées sur de l’intelligence artificielle et du big data, ça semble scientifique et factuel. Si on parlait plutôt de « pronostics », de « paris », ou de « divination » est-ce que nos équipes de direction seraient toujours enclines à y consacrer des investissements massifs ?

Faire des prévisions, ça s’apparente aux jeux de hasard – ça peut être fun, addictif, mais si vous êtes responsable des opérations d’une entreprise industrielle ou de distribution, gardez vous d’y consacrer trop de ressources. La demande réelle diffèrera des prévisions.

Il est temps de soigner notre addiction aux jeux de hasard.

Il n’y a pas à hésiter : faites des prévisions raisonnables, sans y consacrer trop de ressources, et investissez dans l’agilité. Pour citer Marc Engel, Chief Supply Chain Officer d’Unilever en 2020:  « L’agilité l’emporte sur les prévisions. En fin de compte, chaque dollar consacré à l’agilité a probablement un rendement de 10 fois supérieur à chaque dollar consacré aux prévisions ou à la planification de scénarios. »

Bonne nouvelle : investir dans Intuiflow n’est pas 10 fois plus cher, et ça intègre déjà un processus de prévisions raisonnable !…

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