L’automatisation a investi les plateformes de distribution et les sites industriels, des robots et machines assurent la préparation de commande, fabriquent nos produits. Pour autant, la planification de nos supply chains reste l’apanage d’hommes et de femmes – planificateurs, approvisionneurs, master schedulers, prévisionnistes, supply chain managers, etc.
On peut s’en réjouir – ou bien s’en inquiéter.
Les entreprises ont investi massivement dans des logiciels ERP et de planification, pourquoi la décision de commander, de lancer un OF ou de traiter un ordre en urgence devraient-elle revenir principalement à un planificateur, souvent assisté par Excel ?
N’y a-t ’il pas un risque avec toutes ces interventions humaines ? L’homme est faillible, les erreurs sont possibles, les biais d’interprétation et comportementaux sont courants. Un approvisionneur qui se fait pointer du doigt par la production quand il y a des ruptures, et dont la rotation de stock / les stocks en excès ne sont pas mesurés, aura légitimement tendance à être conservateur, et à commander trop tôt.
Ces comportements induisent une variabilité interne, auto-infligée. Nous essayons de les limiter par la formation de chacun, par le management, les animations à intervalle court, hebdomadaires ou mensuelles. Les formations du Demand Driven Institute contribuent à cela, à aligner les équipes sur des principes et une compréhension commune.
On a coutume de dire que DDMRP a été conçu pour les planificateurs. C’est indéniablement le cas : pilotage visuel, système lisible, priorités claires, tout ceci est au service du planificateur.
Est-ce que pour autant nous devons oublier d’automatiser ce qui peut l’être ?
Nombre d’entreprises souffrent de turnover dans les équipes de planificateurs et d’approvisionneurs. Le métier est souvent stressant, et répétitif. Le maintien de bonnes connaissances métier et méthodologiques est compliqué.
Automatiser est absolument pertinent dans de nombreux cas, et c’est facilité par les tactiques Demand Driven. Un modèle opératoire DD est avant tout une mécanique, actionnée par la réception de commandes. On reçoit une commande, le flux disponible descend en dessous du top du jaune, on complète au top du vert. Un OF est généré, il est ordonnancé automatiquement à capacité finie sur les contraintes en fonction du statut des buffers, sa date est promise en conséquence. Les besoins relatifs des magasins du réseau de distribution sont pris en compte pour déployer les stocks sous allocation de manière équitable. Tout ceci est purement mécanique, donc absolument automatisable, ce n’est pas là que les hommes et les femmes de nos équipes apportent de la valeur.
On voit plus souvent ces approches d’automatisation de la passation de commande dans des entreprises de grande taille. Déclenchement des approvisionnements chez un équipementier automobile. Déploiement des stocks dans un réseau de magasins. Ça reste encore extrêmement marginal dans des entreprises de plus petite taille.
N’ayez pas peur dans vos projets Demand Driven de penser automatisation. C’est une condition de votre performance à venir dans un environnement concurrentiel. Il ne s’agit pas simplement de montrer des vues intuitives aux planificateurs, de leur mettre à disposition des écrans attractifs et de tous les former aux principes Demand Driven. Automatiser permet de gagner en productivité et de concentrer l’attention des planificateurs sur la supervision du modèle, l’action par exception, l’amélioration, sur les interactions requises avec fournisseurs et clients.
Le DDOM – modèle opératoire piloté par la demande – est une mécanique. Cette mécanique doit être la plus automatique possible pour être efficace. Automatisez les décisions qui peuvent l’être, et donnez une visibilité claire sur les décisions qui nécessitent un arbitrage humain.