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Stratégie Supply Chain chez Hutchinson Aerospace, Defense & Industry

Radio Supply Chain, En direct de Supply Chain Event 2022. Franck Stepler.

  • Dans 13 minutes, c’est la pause déjeuner, on se retrouvera à 14h, soyez là ! On est toujours en direct du parc des expositions de la porte de Versailles et on va s’intéresser à la stratégie Suply Chain d’Hutchinson Aerospace, Defense & Industry. Ca claque ! 
  • Alors ils sont venus à deux tellement ça claque, Antonio Ferreira, bonjour
  • Oui Bonjour

Vous êtes responsable SC pour une partie de l’activité, puis vous l’avez dit : y’a mon boss à côté ! Le boss c’est Luca Chicchielo, on dit comme ça ?

  • Bonjour enchanté, c’est parfait !
  • Vous êtes VP Corporate SC pour Hutchinson et puis on accueille également celui avec lequel vous développez cette stratégie et on va en parler tout de suite. Bernard Millian bonjour!
  • Bonjour Frank
  • Vous êtes le Directeur Europe de DDTech, alors déjà on va présenter les deux maisons. J’ai parlé d’Hutchinson, on connaît le nom Hutchinson mais y’a pas mal de métiers dans ce groupe. La division dont on parle, que fait-elle exactement ?

Alors, si on parle de l’activité Aerospace DI, comme le nom l’indique, on est présent sur ces 3 gros secteurs. Pour faire très simple, Hutchinson, je pense que Luca sera mieux que moi pour le préésenter. Une 100aine d’usines à travers le monde, Les ⅔ d’automobile et le reste est groupé dans une activité qu’on a appelé ADI.

On est à aujourd’hui 32 usines estampillées ADI plus quelques autres centres.

  • Et alors Lucas, vous fabriquez quoi pour que nos auditeurs comprennent bien ?
  • Il y a des systèmes d’activibration, des systèmes d’isolation, des systèmes de Belt, transmissions… Tout est à la base de caoutchouc. C’est l’expertise : appliquer le caoutchouc a des systèmes différents.
  • A l’aérospatial, pour ce qui vous concerne !
  • Voilà !
  • Présentation de votre activité à vous, Bernard Millian, svp. Et de la maison !
  • Alors, DDTech c’est le premier, le pionnier dans les méthodologies Demand Driven, on est éditeur de logiciels, start-up américaine à l’origine. Basée aussi en Europe, en France à Bordeaux. Et on est à la fois le pionnier, on a introduit la méthodologie DDMRP et les méthodologies DD au sens plus large. On est aujourd’hui les leaders mondiaux sur le sujet.
  • C’était important de la placer, vous avez raison ! Est-ce que vous pouvez expliquer en moins d’une minute, pour ceux qui ne sont pas férus de ces technologies, ce que c’est que la technologie dont nous parlons ?
  • En moins d’une minute, absolument pas ! 
  • Et bien débrouillez vous !
  • Je vais quand même essayer, en fait on est dans un monde aujourd’hui où la demande est très volatile. Et on doit s’adapter en permanence a une demande réelle différente des prévisions qu’on avait pu faire. Et donc toute la logique DD c’est de mettre en place de l’agilité ; avec des mécanismes issus finalement des pratiques du lean, de la ToC, pour absorber la variabilité et piloter de manière visuelle les priorités et dégager de vrais résultats. Et je pense qu’Antonio et Luca pourront en témoigner !
  • Vous avez mis 30 secodnes au lieu d’une minute, vous êtes formidable !
  • Messieurs, quelle était.. Comment s’est faite la rencontre ? C’est ça que j’ai besoin de savoir; quel était votre besoin ? Votre manque ? Pourquoi avez-vous eu besoin de la technologie dont nous parlons ?
  • Alors, on peut dire que.. Je vais essayer de m’y atteler. On peut dire que l’aventure avait commencé en plein Covid figurez-vous, c’était en 2020, plutôt deuxième semestre.. On commençait à chercher des solutions. On s’attendait à de la variabilité, et elle est arrivée. Lais on cherchait des solutions, on a benchmark et finalement au tout début d’année 2021, on a décidé d’organiser une masterclass. 

On a regroupé un expert DDMRP, plus des responsables SC, il y avait Luca bien sûr, des gens du lean mafucaturing, et suite à cette formation, on a été convaincu qu’il fallait au moins tester une usine pilote, ce qui a été fait ! 

Et c’est là que Bernard itnervient, on a fait également un deuxième benchmark pour savoir avec qui on peut s’associer pour ce pilote, qui est à l’usine de Levignan, qui est purement aréonautique. Et du coup l’aventure a commencé au mois d’avril de mémoire. Avril/Mai même, c’est à ce moment-là qu’on a commencé le poke en mai.

  • Qu’est-ce qu’il vous manquait Luca ?
  • En effet, surtout côté ADI, Sur les 20 dernières années, il y a eu beaucoup d’acquisitions. Il y avait beaucoup de process et d’approches différentes et aucune méthodologie commune.
    Et sous ma direction, la SC a adopté un mantra : un seul process, un seul standard pour tout le monde. Et ça, ça se fait avec l’envie de mettre en place enfin du pull flow.

Dans le domaine Aerospace, avec des petites séries et grande variabilité, ça n’a jamais été facile à mettre en place.

Quand on a commencé à connaître la méthodologie DDMRP, on s’est dit : Enfin ! On a une méthodologie qui peut nous aider à mettre en place un flux tiré/lissé dans un domaine où normalement on ne s’appuye pas pas là-dessus.
Et là on a fait un premier pilote avec DDTech qui a eu des résultats extraordinaires. Ca nous a bien motivés à poursuivre cette stratégie pour les 3 à 5 prochaines années. L’idée c’est d’y aller à fond et de déployer la méthodologie partout dans l’activité Aerospace.

  • Bernard Milian, soyons très concret ! Qu’avez-vous changé, amélioré dans le fonctionnement de la maison Hutchinson ?
  • Ohlà ! Les questions directes.. Euh.. Et bien en fait on a travaillé, on a amélioré des choses finalement sur un existant qui était déjà favorable. C’est à dire qu’il y avait un travail fait sur le site en question, une réflexion sur les flux, les points de découplage, sur comment on doit répondre à la demande client etc..
    Et finalement on a outillé avec des logiciels et une démarche plus structurée, on a outillé une démarche préexistante qui était favorable à cela.

Et cette démarche, elle était très réactive. On regardait à la fin du mois comment avait été la performance du mois passé. Et on a pu passer à une méthode proactive : du moment où on passe commande et pilote les priorités, on optimise les stocks et la continuité du flux de l’usine.

  • Et seule cette technologie permet aujourd’hui d’optimiser à fond les choses ?
  • Bah moi, j’ai fait du flux tiré pendant 30 ans dans l’industrie, avec des cartes Kanban, des tableaux Heijunka, c’est très difficile de déployer ça quand vous avez une grande diversité de produits si vous n’avez pas de la digitalisation et des outils qui vont permettre de fonctionner avec l’ERP et d’être cohérents sur le terrain.
    Dans l’aérospace, vous avez trop d’articles, trop de variabilité pour que des systèmes traditionnels de kanban physique fonctionnent.
  • Antonio, vous avez senti très vite le changement ? L’accélération, l’amélioration ?
  • Alors déjà ça a été rapide de mise en œuvre comme l’a expliqué Bernard ! C’était un projet clé-en-main, qui n’a pris que 6 mois. A la fois les approvisionnements et les ordonnancements au niveau des ateliers étaient full sur l’outil Intuiflow.
    Et les résultats, bah écoutez c’est pas compliqué.

Avant ça y’avait aussi des études faites qui montraient que sur une soixantaine d’entreprises, on divisait par deux le lead time, on améliorait le time delivery (taux de respect de livraison au client) et on réduisait sensiblement les stocks. Et c’est les 3 combinés qu’on a également constatés à l’issue DDMRP. Facilité de mise en œuvre, rapidité d’exécution et surtout adhérence des personnes, puisque c’est quand même un sacré changement culturel.

  • C’est le point où je voulais arriver parce qu’évidemment, et je pose la question, on raconte beaucoup d’histoires depuis ce matin, des histoires de changement. On sait que la conduite du changement est fondamentale. Vous avez l’air Luca de savoir où vous voulez aller, et je ne veux voir qu’une tête : il y a un process, tout le monde le respecte, on est efficaces.
    Mais ça, mettre tout le modne en ligne, c’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile
  • Oui, le change management, ça va être le vrai challenge. Le plus important, ce qui a été fondamental, c’est de savoir si l’outil va être la clé pour entrer dans ce process de changement.
  • Comment c’est vécu par vos équipes ? A l’un et à l’autre ?
  • Bah à ce jour, pour faire simple, la dernière fois que je suis allé à Levignan, j’ai posé la question à l’un de nos ordonnanceurs : que ferait-il demain si on lui retirait l’outil ?
  • “Je crois que les palettes se seraient mises à voler devant l’usine..”
  • Et Bernard, je pose toujours la question aussi à ceux qui accompagnent.. Est-ce que vous accompagnez aussi ce changement ? Est-ce que vous accompagnez les équipes, leur expliquez de votre point de vue à vous aussi, à quel point ça va modifier et améliorer leur façon de travailler ?
  • Alors oui, clairement ! On les accompagne, à la fois au tout début et puis tout au long du projet. Beaucoup à distance depuis le covid, on s’y est habitués à cela ! Mais clairement, c’est parce que sur le site il y avait quelques personnes qui avaient la légitimité, la compétence, l’aptitude à épauler & coacher, tous les membres de l’équipe, que ça marche. Ce n’est pas un accompagnement externe qui va assurer la gestion du changement, c’est clairement les équipes internes et les managers qui assurent que ça prend. Et nous, on les aide finalement sur les aspects techniques, comportementaux, mais globalement c’est quand même le leadership qui fait que ça réussit.
  • Vous avez parlé d’un site, qui est un site pilote. Rapidement, il nous reste une minute, la suite c’est quoi ? L’ensemble des sites ? Puisque vous voulez les mêmes process partout ?
  • Oui !
  • Puisque ça semble vous convenir, vous allez étendre ça à l’ensemble de la maison ?
  • Exactement oui, donc nous on cherche à faire un contrat corporate qui va prendre en considération la mise en place de cette méthodologie sur tous les sites.

On a une roadmap à 3 à 5 ans, on commence plutôt lentement avec toute la partie de training, change management, et après on s’attend à y aller de plus en plus vite pour couvrir tous les périmètres.

  • Côté ADI, c’est très concrètement 19 usines en 5 ans. 
  • 19 usines en 5 ans ?! Bon bah les chiffres sont clairs… Il y en a un qui doit être ravi, c’est un beau marché ! 
  • On l’a pas encore gagné celui-là, il faut encore qu’on se bagarre pour le gagner !
  • Battez-vous mais écoutez, ils ont l’air content de leur pilote, il n’y a pas de raison que ça ne continue pas ! Merci beaucoup à tous les trois d’être venus nous raconter cette histoire de partenariat et d’accélération de votre organisation chez Hutchinson. C’est fini pour ce matin, merci d’avoir été avec nous, on se quitte deux heures ! RDV de 14h à 16h cet après-midi, à tout à l’heure et bon appétit !