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Demand Driven – combattre les contrevérités

Par Bernard Milian
Wooden Pinocchio's nose caught in a mouse trap

Le monde des experts supply chain aime bien les guerres de clochers.

Lorsqu’il y a dix ans j’ai commencé à m’intéresser au sujet et à promouvoir les tactiques Demand Driven en France, c’était parce que celles-ci faisaient écho de manière pertinente à mon expérience industrielle d’alors presque 30 ans, dans plusieurs industries. Ce qui m’a séduit c’est que la méthodologie mettait en cohérence des techniques bien connues – du Lean, du MRP, de la Théorie des Contraintes – enrichies de touches de bon sens paysan et d’une digitalisation de bon aloi.

En tant que praticien un peu naïf, je pensais que la méthodologie, et les outils pratiques pour la mettre en place, recevrait un accueil unanime. Hélas, dès les premiers pas, des opposants farouches se sont élevés – souvent sans approfondir le sujet – approche simpliste, obsolète, pas assez technique, pas mathématique, pas adapté à tous les articles, pas adapté à toutes les industries, etc.

Une partie de cette opposition venait de cabinets de conseil, et d’éditeurs de logiciels – notamment d’ERP et d’APS – et s’apparentait souvent à de la protection de leur modèle de business.

Par chance une communauté de praticiens s’est lancée, et dans la grande majorité des cas avec beaucoup de succès.

Un signe ne trompe pas : alors que Demand Driven Technologies était le seul offreur de solutions à l’époque, plus de 40 logiciels aujourd’hui sont « certifiés DDMRP » par le DDI – être copié n’est-il pas la preuve qu’on a raison ?

Cependant les logiciels qui sont certifiés comme nous selon les 3 critères du DDI – gestion de stocks, modèle opératoire complet, et S&OP – se comptent encore sur les doigts de la main. Nous espérons être rapidement copiés dans ce domaine aussi, car le fait que des solutions proposées soient incomplètes participe d’une incompréhension persistante de certains, qui ne voient dans les tactiques Demand Driven qu’une méthode de gestion de stock colorée.

Récemment nous avons aussi vu en France des cabinets de conseil lancer leurs propres méthodologies supply chain révolutionnaires, méthodologies propriétaires bien entendu, et qui sont présentées comme « des alternatives au DDMRP » Que de chemin parcouru en dix ans ! D’une méthodologie marginale dont on se méfiait, les tactiques Demand Driven sont devenues une référence à laquelle on se compare…

Ces alternatives autoproclamées sont bien marketées :  de la supply chain sans chaîne (et donc libérée, sans cambouis), des vagues vertes respectueuses des contraintes – et de la planète bien sûr, comme il se doit aujourd’hui – se reconnaitra qui veut.

Les opposants aux tactiques Demand Driven, pour promouvoir leurs alternatives, n’hésitent pas à asséner avec assurance toutes sortes de contrevérités, qu’il convient de débusquer. Un petit florilège non exhaustif ci-dessous.

« Demand Driven » veut dire faire le yoyo

L’argument : les irrégularités de consommation sont répercutées à la production et aux fournisseurs, le signal est très instable.

Faux : Les tactiques Demand Driven sont basées sur les principes d’un flux tiré lissé. Le résultat des mises en œuvre bien faites est une stabilisation du flux. C’est une technique éprouvée pour atténuer le coup de fouet.

« Demand Driven » nécessite du one-piece flow

L’argument : pour s’adapter en permanence à la demande du marché il faut fabriquer à l’unité.

Faux : Les tactiques Demand Driven prennent en compte les tailles de lot, les campagnes, etc. Elles permettent d’en visualiser les impacts et incitent à mieux aligner ces lots à la demande réelle.

« Demand Driven » ne permet pas les roues de planification

L’argument : pour certaines industries, une roue de planification répétitive est une méthode efficace pour combiner contraintes industrielles et demande du marché.

Faux : Les tactiques Demand Driven telles que mises en œuvre dans Intuiflow intègrent les roues de planification.

« Demand Driven » ne prend pas en compte les capacités

L’argument : les tactiques Demand Driven, tout comme les boucles Kanban, sont à capacité infinie. Ma production est à capacité finie.

Faux : Les tactiques Demand Driven telles que mises en œuvre dans Intuiflow permettent un fonctionnement à capacité finie, à court terme pour ordonnancer l’atelier, comme au niveau S&OP.

« Demand Driven » est simpliste

L’argument : Le dimensionnement des stocks est simpliste et ne tire pas partie des avancées technologiques.

Faux : Intuiflow intègre un moteur d’intelligence artificielle pour le dimensionnement des stocks.

« Demand Driven » ignore les prévisions

L’argument : Pour se caler sur la consommation réelle DDMRP ignore les prévisions.

Faux : Avez-vous vu le module de prévisions d’Intuiflow, qui alimente S&OP et dimensionnement de buffers ?

« Demand Driven » n’est pas adapté à des productions complexes

L’argument : les tactiques Demand Driven c’est bien pour des FMCG : gros volumes, flux simples – ce n’est pas adapté pour des fabrications complexes en job shop.

Faux : Avez-vous vu le module d’ordonnancement et exécution d’Intuiflow, développé et éprouvé depuis 15 ans, qui permet de mettre en œuvre de manière avancée les techniques Drum-Buffer-Rope issues de la théorie des contraintes ? Pensez-vous que les opérations industrielles de Caterpillar, Hutchinson ADI, NOV, Koch Industries consistent à fabriquer un vrac et à le conditionner ?

En fait on pourrait continuer sur des pages et des pages, tant les contrevérités ou les idées reçues prolifèrent. Si vous voulez vous faire une idée concrète par vous-même, n’hésitez pas à nous contacter. Et si vous entendez d’autres contrevérités n’hésitez pas à nous les envoyer, on fera un volume 2 !…

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