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Le flux a besoin de rythme

Par Bernard Milian
material flow - musicians

Musique et pulsations

Si vous êtes musicien, ou simplement amateur de musique, vous avez probablement le rythme dans la peau !

Du classique à la pop, au rock, à l’électro, ou au « flow » d’un rappeur, la musique est un flux, n’est-ce pas ?

Le point commun à la grande majorité de ces formes de musiques – au moins occidentales – est un rythme, une cadence, une pulsation.

A quoi sert ce rythme ? Je ne suis pas musicien ni musicologue, mais je peux imaginer que ce rythme a plusieurs fonctions dans un flux musical :

  • Orchestrer la collaboration entre les musiciens
  • S’assurer que tout le monde peut jouer sa partition (ou son impro) en harmonie
  • Eviter que les uns et les autres ne soient en avance ou en retard
  • Délivrer aux auditeurs le flux adapté à leurs goûts musicaux

Orchestration, collaboration, flux, douce musique pour nos oreilles de logisticiens, non ?

Cette association du flux et de la cadence se retrouve aussi dans la nature. Le battement de nos cœurs est essentiel à nos flux vitaux, n’est-ce pas ?

Elle se retrouve à l’identique dans la transmission de nos flux d’information : qu’elles soient hertziennes, électriques ou lumineuses, nos communications reposent sur les ondes et des fréquences, n’est-ce pas ?

Piloter avec Takt

De la même manière, le flux dans nos supply chains et dans nos usines a besoin de rythme. Et quel est le bon rythme pour orchestrer nos flux de matières ? Le rythme de la demande du marché, bien sûr.

C’est bien là le cœur de la méthodologie Demand Driven : cadencer nos flux sur la demande du marché. Les praticiens du Lean connaissent ça depuis longtemps : c’est la définition et la raison d’être du takt time.

A la recherche du rythme perdu

Pour délivrer un flux de musique, les musiciens disposent de mécanismes ; un métronome, un chef d’orchestre qui bat la cadence et coordonne les flux, un batteur, des percussions…

Si vous observez bien tous les recoins de votre système de gestion, de votre système ERP préféré censé orchestrer vos flux, y trouvez-vous un mécanisme de pulsation, un rythme, une progression sur laquelle cadencer et synchroniser en temps réel le tempo de vos flux ? mmmhh. Probablement pas.

Nos systèmes ERP ont été conçus pour calculer des besoins qui couvrent les demandes, commandes réelles et prévisions. Ils n’ont pas été conçus pour cadencer le flux. Nous ne devrions pas être étonnés de souffrir de problèmes de synchronisation.

Demand Driven et Cadence

Les mécanismes de base de DDMRP, la première étape d’un modèle de Demand Driven Adaptive Entreprise, intègrent une cadence de base. On l’appelle consommation moyenne par jour (CMJ). Cette CMJ peut intégrer de l’historique, de la prévision et des facteurs exogènes mais elle fait toujours l’objet d’un lissage / d’une moyenne. Parfois certains s’en étonnent. Pourquoi combiner par exemple la moyenne de la demande sur les 12 dernières semaines avec la moyenne des prévisions sur les 8 prochaines semaines ?

Lorsque j’étais jeune ingénieur spécialisé en électronique mon stage de fin d’études avait consisté à développer une carte électronique de réception d’un signal satellitaire. La première étape de ce traitement du signal, avant de considérer toute algorithmie numérique, était, au moyen d’un filtre analogique et d’une boucle à verrouillage de phase, de détecter la porteuse du signal – autrement dit la fréquence de base, le rythme de ce flux, qui n’était pas visible au départ du fait du bruit dans le signal reçu.

C’est la fonction première de la CMJ du DDMRP : extraire le rythme de base de la demande, masqué par le bruit de la variabilité, variabilité de la demande quotidienne des clients et variabilité auto infligée de nos processus de prévision optimistes ou pessimistes.

Une CMJ suffit-elle à cadencer le flux ?

Non. C’est un prérequis, qui joue la même fonction que ma carte électronique analogique dans les années 80 : nettoyer le bruit du signal d’entrée.

Pour réellement cadencer le flux, nous avons besoin de mécanismes complémentaires : points de contrôles et « Drum » (contraintes), utilisés à deux niveaux :

  • Lors du S&OP (ou plus précisément du DDS&OP) – pour la vérification globale des charges sur les ressources critiques. C’est ce que nous utilisons pour le RCCP (Rough Cut Capacity Planning) dans notre Advanced Planning Module.
  • Lors de l’ordonnancement et de l’exécution. Notre module dédié s’appelle Intuiflow, dérivé de la logique de pilotage Drum-Buffer-Rope de la Théorie des Contraintes. Il s’agit bien de mettre en place un tempo, et de cadencer les flux en temps réel.

Pour cadencer les flux sur la demande client Il faut mettre du rythme dans votre ERP !

Nous reviendrons dans un prochain post sur la mise en œuvre pratique de ce mode de pilotage.

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