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Quel est l’âge des artères de votre ERP ?

Par Bernard Milian
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Au début des années 90, j’étais responsable de l’informatique sur un site industriel Philips, et j’ai eu la chance de remplacer notre IBM 38 par le tout nouveau AS/400, qui était sorti en 1988. C’était un énorme progrès, y compris pour la planète (qui n’était alors pas notre préoccupation), car l’IBM 38 nécessitait deux climatiseurs dans notre salle informatique, que nous avons pu arrêter.

C’était une autre époque, d’avant Windows et internet. Les écrans n’affichaient que du texte, avec le choix de la couleur verte ou ambre. Toutefois il y avait un système de base de données robuste, on utilisait SQL pour les requêtes, c’était structuré et puissant.

Il est curieux de rencontrer en 2024 de nombreuses entreprises qui tournent sur un ERP dont le noyau date de cette époque… Ils s’appelaient Mapics, MFG Pro, Baan, Movex – et restent au cœur de la gestion d’usines, y compris de grands groupes. Certes ils ont été souvent rebaptisés et se sont habillés de surcouches graphiques, mais au fond, c’est le même moteur – il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver avec nostalgie ces écrans textes d’origine…

Nous sommes à l’ère des applications web et mobile qui évoluent sans cesse, notre quotidien de citoyens digitaux est désormais habitué à ceci, nos téléphones portables, tablettes et pc personnels vivent à ce rythme – une application qui a plus de deux ans montre des signes d’obsolescence.

Curieusement, pour la gestion de leurs supply chains et de leurs usines, la majorité des entreprises reste empêtrée dans une technologie d’antan, et hésite à toucher au plat de spaghetti qui s’est construit au fil du temps autour de l’ERP d’origine. Heureusement – et malheureusement – Excel a permis aux utilisateurs de pallier quelques carences… mais ajoute une bonne dose de fragilité.

On se gausse des écrans textes AS/400, mais rappelons que la plupart des sites SAP tournent sur ECC6, version de 2006 du SAP R/3 de 1992… Pas mieux !

Pourquoi une telle lenteur, alors que la technologie a évolué à ce point ces dernières décennies ?

La réponse est sans doute multiforme. Changer d’ERP, ou passer sur une nouvelle version, est un gros chantier, très couteux. Donc on retarde, on gèle, on attend, on patiente, jusqu’au jour où il faut bien y aller.

L’autre aspect est que les éditeurs d’ERP eux-mêmes n’ont pas été prolixes dans les innovations pour la supply chain. N’oublions pas que la motivation première des ERPs est du côté de la finance.

Cet immobilisme contribue à l’essor depuis quelques années des solutions digitales innovantes. Longtemps réticentes à sortir du « tout erp », les directions informatiques ont compris que la valeur ajoutée de l’ERP est dans le transactionnel, pas dans le décisionnel.

Le « tout erp » conduit au « tout Excel ».

En déportant le décisionnel vers des applications modernes et évolutives comme Intuiflow, on réduit fortement l’inertie intrinsèque de l’écosystème ERP, on structure les processus éparpillés dans Excel, et on facilite la vie des utilisateurs avec des interfaces intuitives.

Les tenants du « tout erp » ne baissent pas les bras. J’ai entendu plusieurs fois ces derniers temps « on va passer sous [S4/Hana, D365 F&O, Infor LN, etc.] ça fait tout, nous n’aurons plus besoin d’application complémentaire pour faire du S&OP, du DDMRP, de l’ordonnancement, du BI, etc. ». Ahah. On en reparle dans quelques temps ?

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